L’aromathérapie consiste à utiliser les huiles essentielles dans le but d’améliorer l’état de santé ou le bien-être d’un individu humain, animal ou végétal.

Très à la mode aujourd’hui, on trouve les huiles essentielles à la vente dans bon nombre de boutiques, de pharmacies, de moyennes à grandes surfaces et même sur les marchés. La presse féminine leur consacre des articles, et les grandes marques de distributions de produits de nettoyage les incorporent dans leurs produits en en vantant largement leurs mérites.

Les huiles essentielles sont devenues omniprésentes. C’est une très bonne chose car leur efficacité est impressionnante, leurs propriétés et champs d’actions particulièrement étendus, leurs parfums sont exceptionnels, et généralement, plus on les utilise, plus elles nous étonnent et plus on les aime.

Si les huiles essentielles sont aussi accessibles, cela ne veut pas dire pour autant qu’elles sont dénuées de dangers ! Alors pour les utiliser en toute sécurité, il faut apprendre à les connaître.

Une huile essentielle est obtenue, dans la majorité des cas, par distillation. Partant d’une matière végétale brute, la fleur, la feuille, la racine, le rameau, le bois, l’écorce ou le fruit, on obtient, après le passage de la vapeur d’eau, un extrait liquide particulièrement concentré et très complexe. Cet extrait appelé huile essentielle contient en moyenne une centaine de molécules qu’il faut clairement identifier pour bénéficier de ses propriétés et pour se préserver des effets secondaires ou d’une éventuelle toxicité. Il est donc très important de connaître précisément la composition chimique d’une huile essentielle. Il existe un procédé d’analyse qui s’appelle la chromatographie. Elle est effectuée lors de la distillation, en phase gazeuse, couplée à la spectrométrie de masse. Cela permet d’établir le chémotype, ou carte d’identité, de chaque lot d’huile essentielle. C’est grâce à Pierre Franchomme qui introduit le chémotype en 1975, que l’on connaît aujourd’hui parfaitement les molécules contenues dans chaque petit flacon que l’on tient en main et que l’on peut utiliser en toute sécurité dans un but thérapeutique. De plus, s’il y avait la présence de pesticides, d’engrais ou de toute autre substance non souhaitée, celle-ci apparaîtrait clairement sur le chémotype.

Il y a une autre donnée qu’il faut bien comprendre. La composition chimique d’une huile essentielle va dépendre du biotope dans lequel la plante a poussé. Le taux d’humidité, l’ensoleillement, la nature du sol, l’altitude, l’environnement des autres plantes, etc… Tout ce que la plante aura déployé comme ruses pour s’adapter au mieux au cours de son existence aura une influence directe sur sa composition moléculaire. Elle aura, pour garantir la survie de son espèce, cherché différentes manières de s’adapter à son environnement, en produisant par des essences pour attirer d’une part les insectes pollénisateurs et d’autres essences pour repousser les insectes qui lui sont nuisibles. Elle aura également secrété des antiviraux ou antibactériens pour lutter contre d’éventuelles agressions. Pour illustrer cela, le Thym Vulgaire est souvent cité en exemple.

La molécule citée en référence est celle contenue majoritairement. Il existe sept races différentes d’une même plante appelée Thym Vulgaire. Pierre Franchomme en a chémotypé cinq :

Thym vulgaire CT(*) géraniol
Antibactérien majeur à large spectre – Antifongique – Antiviral – Neurotonique
Valeur thérapeutique ++++
Ce thym est doux et ne présente pas de toxicité aux doses physiologiques.

Thym vulgaire CT(*) linalol
Antibactérien – Antifongique
Valeur thérapeutique ++
Ce thym particulièrement doux et rééquilibrant, on peut l’utiliser sur les enfants. Il ne présente pas de toxicité aux doses physiologiques.

Thym vulgaire CT(*) paracymène
Antalgique à action percutanée
Valeur thérapeutique +++
Ne présente pas de toxicité aux doses physiologiques.

Thym vulgaire CT(*) thujanol
Anti-infectieux – Stimulant et régénérant hépatique – Neurotonique – Hormon-like
Valeur thérapeutique +++
Ce thym est très doux et ne présente pas de toxicité aux doses physiologiques.

Thym vulgaire CT(*) thymol
Antibactérien majeur à large spectre
Valeur thérapeutique +++
Il est particulièrement agressif pour la peau et très toxique pour le Foie à dose élevée et prolongée.

On s’aperçoit que certains Thyms ont des actions opposées, si l’un soutient le foie l’autre le détruit. Et si certains sont si doux qu’ils pourraient être appliqués purs sur la peau, un autre appliqué de la même manière induirait immédiatement une brûlure. On comprend aisément que d’acheter un flacon de « Thym » sans spécification des molécules contenues s’avère des plus risqué. Et que pour garantir une efficacité thérapeutique, il ne faut pas se tromper de flacon.

Il existe un grand nombre de laboratoires produisant des huiles essentielles et tous ne fournissent pas la même qualité. Une huile essentielle doit être :

  • 100 % Pure : cela veut dire qu’elle ne doit pas être mélangée à d’autres huiles essentielles.
  • 100 % Naturelle : cela veut dire obtenue sans aucun solvant ou adjonction d’essence minérale ou d’huile. Elle ne doit contenir aucune molécule chimique de synthèse.
  • 100 % intégrale : cela veut dire qu’elle doit être distillée dans sa totalité.

Il n’est pas rare que ces trois critères ne soient pas respectés. Produire une huile essentielle coûte cher et nécessite une grande quantité de matériel végétal. C’est ainsi que l’on retrouve fréquemment du Géranium dans un flacon de Rose de Damas, ou du lavandin dans celui de la Lavande Vraie. Il arrive également que la Lavande ne soit pas distillée plus qu’un quart d’heure. En un quart d’heure l’odeur y est, mais pas le précieux sclariol qui apparaît au bout de 45 minutes de distillation. Lors de la diffusion, cette Lavande fera peut-être illusion, mais ses vertus thérapeutiques recherchées seront malheureusement absentes.

Un laboratoire doit fournir au public un certain nombre d’informations indispensables qui sont de réels critères de qualité. Vous devez trouver ces informations sur le flacon :

Exemple pour le Romarin à cinéole :

  • LE NOM DE LA PLANTE : Rosmarinus officinalis
  • L’ORIGINE GEOGRAPHIQUE : Maroc
  • LE MODE DE CULTURE : Il est précisé si la plante a été cultivée, de culture bio, ou sauvage.
  • L’ORGANE DISTILLÉ : Sommité fleurie, écorce, bois, herbe, graine, etc… Une même plante, selon l’organe distillé, ne fournira pas les mêmes molécules et n’aura donc ni les mêmes propriétés, ni le même champs d’action.
  • LE NUMÉRO DE LOT : Cela permet de demander le chémotype.
  • LE CHEMOTYPE : Le chémoype entier ne peut pas apparaître sur le flacon ! Mais lorsque vous lisez « Rosmarinus officinalis CT 1,8 cinéole », cela veut dire que l’huile a été chémotypée et que la molécule présente en majorité est le cinéole. Si vous le souhaitez, grâce au numéro de lot, le laboratoire est en mesure de fournir le chémotype.

il existe un label que l’on peut rencontrer HEBBD qui signifie : Huile Essentielle botaniquement et Biochimiquement Déterminée. Ce qui revient à dire que l’huile a été chémotypée.

* CT = chémotype

 

Source: http://www.mes-huiles-essentielles.com/aromatherapie